Ah, les tests. Un grand débat parmi les traducteurs. Certains sont pour, d’autres contre. Et mon opinion, dans tout ça ? (Comment ça, vous vous en foutez ?)

1) Pourquoi demander un test ?

Dans certains domaines, comme la traduction marketing, le client peut vouloir s’assurer que notre style lui convient. Si on donne un même texte à 100 traducteurs, on recevra 100 traductions différentes… Et toutes ne nous satisferont pas, même s’il n’y a pas d’erreurs à proprement parler. Il ne s’agit donc pas de nier vos compétences de traducteur, vous êtes sans doute très doué, mais de vérifier que votre « style » de traduction convient aux besoins de votre client pour ce projet spécifique.

2) Les conditions

L’objectif étant de déterminer si le traducteur conviendra à un projet précis, il faut bien sûr que le texte soit lié à ce projet. Inutile de nous envoyer une recette à traduire pour nous engager ensuite comme traducteur juridique. Il est également bien de définir une plage horaire pour passer le test, afin de reproduire les mêmes conditions que pour le projet réel : si vous avez une semaine pour traduire 200 mots, vous produirez un meilleur résultat que si vous avez deux heures. Mais si les délais sont plus courts pour le projet final, le client pourrait être déçu. De plus, vous n’êtes pas le seul à passer le test. En allouant le même délai à tout le monde, le client s’assure de juger les différents résultats sur une base équitable.

D’ailleurs, test rémunéré ou pas ?

Déjà, si le test n’est pas rémunéré, il ne doit pas dépasser une certaine taille. Un échantillon de 200 mots suffit à évaluer le style d’un traducteur. Beaucoup sont opposés aux tests gratuits. « On ne demande pas à un boulanger de goûter un de ses croissants avant de les acheter ». C’est vrai, et je l’ai longtemps pensé aussi. Mais dans sa formation sur le Traducteur épanoui, Laura Fontaine de Ghélin a fait une analogie que j’ai beaucoup aimée : pour un événement plus important que le croissant du dimanche, par exemple votre mariage, vous pouvez demander au traiteur de goûter son menu gratuitement : parce que c’est important pour vous, et que ça peut lui rapporter gros si vous l’engagez. J’ai passé cette semaine un test non rémunéré pour un projet de 100 k mots. Je peux comprendre, pour un projet d’une telle ampleur, que le client veuille s’assurer de trouver LE traducteur qui lui conviendra. Et de mon côté, je sais que ça peut déboucher sur une facture importante, je suis donc plus ouverte à l’idée d’investir deux heures de mon temps.

3) Les avantages pour le traducteur

Mais oui, il y en a ! Déjà, comme on vient de le dire, un petit test de 200 mots peut déboucher sur un projet de plus grande ampleur. C’est un investissement. Ensuite, si un test permet au client de voir si le traducteur lui convient, l’inverse est également vrai ! Le traducteur a un avant-goût du projet sur lequel il travaillera. On le sait tous, il nous arrive de réaliser au moment de la traduction que le texte n’est pas si simple qu’on le pensait à première vue. Et indépendamment du projet en lui-même, le test donne également un aperçu du client : sa réactivité, son amabilité, la clarté de ses consignes, sa méthodologie (est-ce le genre de clients qui envoie 12 guides de style et 5 TM à suivre ? qui nous demande de signer 25 documents avant de commencer ? qui nous force à passer par sa propre plateforme de traduction ? etc.), et sa procédure de paiement si le test est rémunéré.

Conclusion

Puisque le test vise à reproduire la relation de travail future, passez-le dans les bonnes conditions. Ne vous faites pas relire par un collègue si ce n’est pas dans vos habitudes, ne passez pas deux jours sur 200 mots si normalement vous les traduisez en deux heures. Le but n’est pas de tromper le client, mais bien de lui montrer vos capacités réelles et ce à quoi il peut s’attendre s’il vous choisit. Et surtout, n’oubliez pas qu’il ne teste pas uniquement votre style, mais également votre professionnalisme en général. Montrez-vous aimable, soyez réactif et organisé (pensez à renommer votre document en ajoutant votre nom, par exemple). De votre côté, profitez également de cette occasion pour noter les points positifs et négatifs du client et pour voir si, en fin de compte, vous voulez travailler avec lui.

Categories: Conseils marketing

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