Je vous en parlais dans cet article, certains de mes meilleurs clients viennent du bouche-à-oreille, de collègues traducteurs qui m’ont recommandée à leurs propres clients. On hésite parfois à faire des recommandations : par peur de perdre un client au profit de la personne recommandée, par flemme de chercher quelqu’un qui convient, etc. Alors, faut-il le faire ? Quand, comment ?

1. Pourquoi recommander un collègue à un client

Déjà, parce qu’on est sympa, pardi. Ça ne vous suffit pas, comme raison ? Ouais, je comprends. Alors, indépendamment du fait que ça rend service à votre client et à votre collègue, pensez aux avantages que ça vous apporte à vous : un client qui sait qu’il peut compter sur vous pour l’aider même quand vous n’êtes pas disponible, et un collègue reconnaissant qui n’hésitera pas à vous recommander à son tour. Le plaisir de rendre service. Un karma au top. La belle vie.

Si vous craignez de perdre un client en lui recommandant un collègue, réfléchissez un peu plus loin. Si vous n’êtes pas disponible pour un projet, vous vous doutez bien que le client aura dans tous les cas besoin de sa traduction et qu’il se tournera vers quelqu’un d’autre. Donc autant l’aider ! Et s’il s’agit d’une spécialisation/combinaison de langue dans laquelle vous ne travaillez pas, vous n’avez vraiment rien à perdre.

2. Quand recommander un collègue à un client

On est d’accord, vous n’êtes pas une agence intérim, vous n’allez donc pas faire des recommandations à tout bout de champ. Déjà, ça dépend du client et de la situation. Si une agence vous envoie un projet pour lequel vous n’êtes pas disponible, vous pouvez vous contenter de le refuser — en général, elle a d’autres traducteurs sous le coude. Il arrive toutefois qu’une agence vous demande si vous ne connaissez pas quelqu’un pour l’aider sur un projet spécifique ; dans ce cas, vous pouvez passer au point suivant.

S’il s’agit d’un client direct en revanche, ça vaut la peine de lui demander s’il veut que vous cherchiez quelqu’un, même s’il ne pense pas à en faire la demande lui-même. Souvent, un client direct ne sait pas trop où chercher des traducteurs compétents, et lui proposer de lui retirer cette épine du pied peut vous faire gagner des points. Quant à votre collègue, il sera certainement ravi que vous lui ayez trouvé un potentiel client direct.

3) Comment recommander un collègue à un client

L’essentiel, c’est d’être 100 % honnête avec toutes les parties impliquées. Si un client existant vous demande de lui suggérer un collègue qui traduit du français vers le danois et que vous ne connaissez personne dans cette combinaison de langue, vous pouvez lui proposer de contacter votre réseau (en publiant par exemple une annonce sur LinkedIn ou sur un groupe Facebook de traducteurs, comme Translators in Belgium ou Successful Freelance Translators), MAIS dites-lui bien que vous n’avez jamais travaillé personnellement avec ce traducteur, que vous ne pouvez donc pas le recommander totalement : dans ce cas-ci, vous l’aidez juste à prendre plus facilement contact avec des candidats potentiels, mais ce sera au client d’évaluer ses compétences.

Il en va de même si vous avez affaire à un client potentiel ou à un nouveau client : soyez honnête avec le collègue que vous contacterez, précisez que vous n’avez jamais travaillé/que vous travaillez depuis peu avec ce client et que vous ne pouvez pas garantir son sérieux. Le collègue pourra alors prendre sa décision en connaissance de cause et faire d’éventuelles recherches sur le client pour vérifier s’il a envie ou non de travailler avec lui. Et évidemment, ne recommandez pas un collègue à un client qui ne vous inspire pas confiance ou pour lequel vous auriez vous-même refusé de travailler.

Dernier point, demandez toujours à votre collègue s’il accepte que vous transmettiez ses coordonnées à votre client — en général, la réponse sera positive, mais demandez tout de même. D’une part, parce que ça vous permettra de savoir s’il est intéressé et de ne pas faire perdre de temps à votre client. D’autre part, parce que ça permettra au collègue en question de s’attendre à un contact éventuel de votre client et donc d’y répondre de manière plus pertinente — par exemple, de mon côté, je répondrai un peu différemment à un client potentiel qui me contacte via quelqu’un qu’à un client potentiel qui sort de nulle part.

Conclusion

Il est très important de ne pas recommander n’importe qui, n’importe comment. Si les recommandations présentent des avantages pour vous, votre client et votre collègue, encore faut-il qu’il s’agisse d’une bonne recommandation, faite de la bonne manière, au bon moment. Une mauvaise recommandation finira forcément mal et ça risque de vous retomber dessus — avec raison, si vous n’avez pas pris les précautions nécessaires. Si vous avez le moindre doute (sur la qualité du collègue, sur le sérieux du client, sur l’intérêt pour chacun de faire cette recommandation, etc.), abstenez-vous.

Enfin, quand vous avez affaire à un client direct, n’hésitez pas à lui résumer brièvement les points auxquels il doit être attentif dans le choix de son futur collaborateur. Songez que tout le monde ne connaît pas notre métier et ne sait donc pas qu’un bon traducteur doit traduire vers sa langue maternelle, ne traduit pas 20k mots/jour, n’accepte pas un tarif de 0.01€/mot, etc.


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